Réponses envoyées au journal 20 mn

Octobre 2017

NEWS IMPORTANT : REPONSE DU DR MAURICE BERGER AU JOURNAL « 20 minutes » du 7 Octobre 2017

De manière répétitive, voire diffamatoire, le journal « 20 minutes » qualifie de « fake news »[1][2] les propos que j’ai tenus dans la vidéo située sur un site[3] contre les dérives de l’éducation  sexuelle et créé par des professionnels de l’enfance et du psychotraumatisme.  Notre collectif a demandé un droit de réponse au rédacteur en chef qu’il n’a pas obtenu. Ce journal aurait-il avant tout la volonté de dénigrer et non pas de rechercher la vérité ? Si oui, pour quelles raisons ?

Je rappelle d’abord avoir toujours soutenu toute la partie prévention avec laquelle on ne peut qu’être d’accord, concernant les grossesses précoces, les maladies sexuellement transmissibles, et consacrée à l’égalité homme-femme ; mais être en désaccord avec la partie « sexualité synonyme de plaisir » qui est présentée aux enfants et aux adolescents.

Concernant la description édulcorée du site « onsexprime » faite par ce journal (« ce site est destiné  à informer le grand public sur le thème de la sexualité (des adolescents) », nous proposons aux lecteurs de « 20 minutes » de consulter eux-mêmes ce site conseillé non pas au grand public comme c’est stipulé, mais aux jeunes à partir de l’âge de 12 ans puisqu’il figure en référence dans les livres Hatier à partir de la 5ème. Il est possible que suite à notre action, certains messages aient été supprimés, comme celui où une jeune fille explique « ma premiere fois j’ai baiser pendant 3 heures sans arreter et mon copain a spermer 2 fois je me sentais tellement bien quand il etait en moi et sa fait tellement du bien j’avais de son sperme partout sur moi ». Mais nous avons fait une copie d’écran de tout ce que nous citons. De même y sont décrites les différentes positions de pénétration vaginale, anale, etc. Nul doute que les parents en charge de l’éducation de leurs enfants soient ravis qu’ils puissent avoir accès à ce type d’information émanant d’un site sous tutelle du ministère de l’éducation nationale sous le fallacieux prétexte qu’il permet de lutter contre la pornographie. Là on dirait plutôt qu’il en offre.

Le journal 20 minutes indique au sujet des « standards européens de l’éducation sexuelle » que  « Ce document n’est pas utilisé par l’Education nationale». Alors pourquoi se trouve-t-il référencé sur le site Canopé de cette même Education Nationale [4] [5] ? Il est dommage que le journaliste que nous avons pourtant informé des pages exactes où se trouvaient ces recommandations d’enseignement concernant la masturbation infantile n’ait pas pris la peine de citer les bonnes pages mais ait choisi de citer les parties idylliques de ce document. Le tableau dont nous dénonçons les dérives se situe, pour les enfants âgés de 4 à 6 ans, à partir de la page 40, suite à 39 pages de bonnes intentions. Jugez par vous-même la copie de la page 40 vers laquelle nous avons orienté ce journaliste.

image tableau recadrée 2

Il est donc indispensable que les textes officiels français suppriment absolument toutes les préconisations de ces Standards européens.

« 20 minutes » indique aussi comme mensonger qu’il puisse être prévu que dans le futur, l’éducation à la sexualité débute à la maternelle en référence aux Standards européens. Alors il faut expliquer pourquoi lors du congrès national des enseignants des écoles maternelles à Albi en juillet 2017 a été programmé un atelier intitulé « Education sexualisée, les petits aussi ! ». Expliquer aussi pourquoi suite notre message d’alerte[6], l’Académie de Grenoble a supprimé de son site son programme d’éducation à la sexualité débutant en grande section de maternelle (copie d’écran du 03/07/2017) pour afficher à la place l’ancien programme de 2007. Expliquer encore pourquoi dans le programme officiel de la Stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030, il est indiqué page 14 : «déployer l’éducation à la sexualité à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au lycée». Voilà ce qu’un journaliste sérieux devrait savoir lorsqu’il prétend traiter un sujet.

L’article tente par ailleurs de me discréditer  en tentant de m’amalgamer à une sanction ordinale (appel en cours) du Professeur Joyeux,  lequel soutient notre démarche.  Je considère qu’il a le droit de s’exprimer comme tout citoyen et précise que ce sujet n’a rien à voir avec la question des vaccins.

Je pourrais continuer ainsi à montrer point par point comment l’article de « 20 minutes » contient d’autres erreurs. Ce qui me paraît le plus ennuyeux, c’est comment un journal supposé être mandaté par le gouvernement actuel comme vérificateur pour traquer les « fakes news » peut produire un document aussi mal informé et aussi partial. Je laisse la question du pourquoi volontairement sans réponse. Mais j’ajouterai encore une remarque. L’article indique que « Les parents d’élèves sont associés à la mise en place de cette éducation à travers la participation de leurs représentants aux instances des établissements scolaires ». Mais les parents délégués sont-ils réellement au courant de leurs contenus puisqu’il s’agit d’intervenants extérieurs dont certains ne font preuve d’aucune transparence vis-à-vis de leurs interventions au regard des témoignages rapportés? Beaucoup de parents d’élèves ont témoigné n’avoir jamais été informés du contenu réel. Et un parent vient de me contacter pour m’informer qu’il n’avait pas été mis au courant d’un cours d’éducation à la sexualité auquel a participé son enfant. Quand il a regardé l’emploi du temps de son enfant ce jour, il était indiqué « activités diverses » au moment de ce cours fait par un intervenant extérieur. Quelle ruse pour tenir les parents dans l’ignorance ! S’agit-il d’une volonté de main mise sur le psychisme des enfants dans le domaine particulier de l’éducation à la sexualité ?

Les personnes intéressées par une discussion sérieuse et honnête à ce sujet peuvent s’inscrire au colloque organisé par le REPPEA le samedi 27 janvier à Paris sur le thème[7].

[1] http://www.20minutes.fr/societe/2144063-20171004-education-sexuelle-rumeur-cours-ecole-refait-surface-internet

[2] http://www.20minutes.fr/monde/2139487-20170926-non-onu-veut-legaliser-pedophilie-imposer-droits-sexuels

[3] https://proscontreeducsex. wordpress.com

[4] https://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-filles-garcons/pour-aborder-leducation-a-la-sante-et-a-la-sexualite.html

[5]  « Le document répond à cette demande en proposant un cahier des charges pour une éducation à la sexualité, avec un cadre et des exigences de base. Il présente de façon très structurée les étapes du développement psycho-sexuel, et fournit une description, pour chaque tranche d’âge, des informations, compétences et attitudes à acquérir. Ainsi à 4-6 ans, un des points porte sur ce qu’est l’amitié (information), sur le développement de relations adéquates (comportements) et sur l’acceptation de la diversité (attitude). (…) Au-delà de son indéniable utilité, en tant qu’outil, le document de l’OMS promeut une approche renouvelée de l’EAS, positive, interdisciplinaire et internationale. (…) Ceci traduit sans aucun doute la prise de conscience, au-delà des situations politiques locales, de la nécessité d’une évolution dans la conception de la sexualité et du rôle du système scolaire dans l’éducation sexuelle ».

[6] https://proscontreeducsex.wordpress.com/

[7] Inscription sur https://reppea.wordpress.com/colloque-annuel-du-reppea-le-samedi-27-janvier-2018/

Réponse du collectif à la publication d’un article à la demande de l’IPPF dans le journal 20 mn du 26/09/2017 titré: « Non, l’ONU ne veut pas imposer une législation favorable à la pédophilie »[1].

Cette réponse a été envoyée à la rédaction générale le 1 er Octobre 2017. Nous sommes en attente d’un droit de rectification.

Bonjour,

20 mn est un journal de qualité, connu pour être réactif à l’actualité. La réactivité présente le risque de ne pas suffisamment s’assurer des sources et de transmettre des informations erronées, ce qui a été le cas dans votre article du 26/09/2017 3 « Non, l’ONU ne veut pas imposer une législation favorable à la pédophilie ». Plusieurs points sont particulièrement regrettables mais nous n’en soulignerons que trois :

1/ Quand des personnes de l’IPPF revendiquent certaines choses auprès de votre journaliste, il est regrettable qu’aucune analyse ne soit faite du double sens de ces propos. Ainsi il n’est pas anodin de dire : « tous les enfants et adolescents ont le droit d’être protégés contre toutes les formes d’exploitation, soit : la protection contre l’exploitation sexuelle, contre la prostitution des enfants et contre toutes les formes d’abus, de violence ou de harcèlement sexuels, comme la coercition d’un enfant pour le contraindre à se livrer à une activité ou une pratique sexuelle et l’utilisation des enfants dans le cadre des spectacles ou de publications à caractère pornographique. » Le journaliste précise : « En note, ces rédacteurs précisent qu’ « en droit international, un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de 18 ans. » Mais alors, si les enfants sont définis comme des êtres de moins de 18 ans comme il l’est stipulé, ce texte inclue bien tous les enfants jusqu’aux bébés et non pas seulement des adolescents qui auraient la majorité sexuelle. Et sachant  que la majorité des agressions sexuelles sur mineurs se passent sans coercition, de tels propos reviennent à légaliser les pratiques sexuelles avec un « enfant » à la condition qu’il soit consentant, c’est-à-dire par exemple, piégé par la séduction des adultes (un père peut dire à sa fille qu’il lui propose une relation sexuelle car c’est son rôle de l’éduquer à cela et l’enfant est alors en pleine confusion).

 L’actualité nous révèle aujourd’hui toute le pervertissement de ce raisonnement qui  valide le fait qu’un  enfant n’est pas « violé » s’il n’a pas manifesté d’opposition, et donc qu’il n’y a pas eu de « coercition ». Et c’est exactement ce que prévoit de généraliser la déclaration de l’IPPF. Ainsi, supputant une forme de consentement  le viol n’est pas jugé puisque requalifié en atteinte sexuelle.

Il est pourtant reconnu de tous les spécialistes des agressions sexuelles, que les victimes peuvent se trouver sidérées et paralysées face à une agresseur. En outre, le consentement n’est pas applicable à l’enfant dans la mesure où il n’a pas la maturité psychique pour faire la part des choses et qu’il doit être protégé de la sexualité des adultes et ceci sans concession.

2/ Il est écrit : « Ce texte à une visée universaliste : il vise à unifier les droits des femmes et des minorités dans l’ensemble des pays du monde, des droits encore disparates aujourd’hui. Il vise notamment les discriminations envers les personnes homosexuelles, mais aussi la pratique de l’excision ou le mariage des mineurs ».

Il est à nouveau regrettable que le journaliste n’ait pas vérifié que ce texte prône justement le contraire dans son article 9 : « Toute personne a le droit de s’engager librement et avec son plein consentement dans le mariage ou dans toute autre modalité de couple civil disponible à tout un chacun dans un contexte non discriminatoire et en tenant pleinement compte des capacités évolutives de l’enfant. »  p. 50 de la Déclaration des droits sexuels de l’IPPF, Guide de poche.

3/ Il est écrit pour disculper l’ONU que : « La déclaration n’a pas été publiée par l’ONU mais par une fédération ». L’OMS (Organisation mondiale de la santé) est une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la santé publique et dans la rédaction de ses « Standards européens à l’éducation sexuelle » critiqués par des professionnels et d’autres sites, l’OMS promeut bien la « déclaration des droits sexuels » de l’IPPF, comme c’est stipulé à la page 19 de ce texte [2]: « L’IPPF, l’organisation internationale leader dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, a récemment publié une Déclaration des droits sexuels (…)».

Les contenus de ces Standards sont dénoncés par un groupe de professionnels pour leurs aspects tendancieux et initiatiques à une sexualité adulte dès le plus jeune âge, ce qui revient à la promotion des idéologies pédophiliques. Ainsi ces Standards préconisent par exemple que : concernant les informations et compétences sexuelles que l’enfant doit acquérir entre 0 et 4 ans ils seront informés sur « le plaisir et la satisfaction liés au toucher de son propre corps, la masturbation enfantine précoce, la découverte de son propre corps et de ses parties génitales, le fait que le plaisir lié au contact physique est un aspect normal de la vie de chacun (…)».  Les compétences visées seront, entre autres « d’exprimer ses propres besoins, désirs et limites, par exemple en « jouant au docteur » et «  le droit de refuser si l’expérience ou le ressenti n’est pas plaisant, faire confiance à son instinct ».[3]

Ces instances et rapports, indéniablement liés, prônent les mêmes visées dangereuses pour les enfants.[4] L’éducation à la sexualité est rendue obligatoire par la loi du 4 juillet 2001 (article L312-16 du code de l’éducation[5]) et la mise en place du parcours éducatif de santé pour tous les élèves[6]  en 2015 permet de promouvoir la mise en œuvre de l’éducation à la sexualité dès la maternelle en l’articulant avec  la politique de santé publique (stratégie nationale de santé). Or la stratégie Nationale de Santé Sexuelle[7] pour les 13 prochaines années qui a été publiée par le ministère de la Santé en Mars 2017 renvoie au contenu du  site Canopé lequel se référence principalement aux « Standards européens pour l’éducation sexuelle ».

Donc les principes dangereux contenus dans ces standards sont bien devenus applicables en France et de nombreux témoignages montrent que des enfants ont déjà subis de graves perturbations à la suite de cours d’éducation sexuelle selon ces nouvelles méthodes.

La situation actuelle est alarmante pour les enfants et de nombreux professionnels d’une notoriété incontestable ont lancé une pétition à ce sujet, cosignée par plus de 17 000 personnes dont plus d’1/4 de professionnels qui eux ont pris le temps de vérifier ces informations.

Quand votre journaliste titre « Non, l’ONU ne veut pas imposer une législation favorable à la pédophilie » et reprend l’explication de l’IPPF que la déclaration des droits sexuels « ne régit donc pas la vie des citoyens vivant en France » il désinforme vos lecteurs. Quand il qualifie de « fake » des informations majeures pour la protection des enfants, il vous fait cautionner la situation actuelle où les pratiques pédophiliques s’infiltrent à tous niveaux. Nous vous renvoyons pour cela à notre site, en particulier à l’historique qui montre que les « Standards européens » se référencent aussi à SIECUS, créé par l’institut Kinsey. Kinsey était un chercheur qui prônait la pédophilie.

Aussi nous vous demandons un droit de rectification dans votre journal mais aussi de retirer cet article qui transmet de fausses informations alors qu’il prétend en dénoncer ce qui est fort préjudiciable pour la crédibilité de votre journal.

Bien cordialement

L’équipe de professionnels contre l’éducation à la sexualité

[1] http://www.20minutes.fr/monde/2139487-20170926-non-onu-veut-legaliser-pedophilie-imposer-droits-sexuels

[2] https://uploads.strikinglycdn.com/files/8d50af45-27d1-4980-9991-41bd89116949/Standards-OMS_fr.pdf

[3] Standards pour l’éducation sexuelle en Europe, p 40 et suivantes

[4] https://proscontreeducsex.wordpress.com/les-textes-preoccupants/

[5] Créé par Loi n°2001-588 du 4 juillet 2001 – art. 22 JORF 7 juillet 2001

[6] Circulaire n°2015-117 -Mise en place du parcours éducatif de santé pour tous les élèves

[7] « Déployer l’éducation à la sexualité au sein du Parcours éducatif de santé (3) à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au lycée. L’éducation à la sexualité se développe à travers tous les enseignements, en particulier celui de biologie, et la vie scolaire. Désormais intégrée dans les objectifs prioritaires du parcours éducatif de santé mis en place par l’Éducation nationale, l’éducation à la sexualité doit poursuivre son déploiement pour une mise en oeuvre effective dans l’ensemble des établissements scolaires et les résultats de ce programme doivent être évalués au regard de ses objectifs ; » (p 14 stratégie nationale de santé sexuelle)